2 Septembre 2019
"Savoir, penser, rêver. Tout est la." Je me souviens de la rentrée en CP de mon petit loup... il avait terriblement. Les rentrées des classes sont toujours angoissantes mais cette année-là, c'était terrible. Et pourtant, nous avions préparé cette rentrée si importante avec le changement d'école. Il restait avec ses copains. Il avait participé l'année précédente à des échanges entre maternelle et primaire. Nous avions lu des livres. Je n'ai compris l'origine exacte de sa peur que la veille du jour J au détour d'une énième discussion. Elle était fondée sur un énorme malentendu. On lui avait dit que c'était génial le CP parce qu'il saurait lire. Il s'était imaginé que le jour même de la rentrée il saurait lire... qu'il aurait à savoir lire. Evidemment, c'était totalement insurmontable pour lui. Et à juste titre. J'ai pris le temps de lui expliquer, de démonter ce dans quoi il s'était projeté, pour reconstruire avec lui quelque chose plus proche de la réalité. L'angoisse s'est atténuée un peu et tout s'est ensuite très bien passée.
Aujourd'hui, presque 10 ans après, l'angoisse de pré-rentrée est toujours présente comme pour de nombreux enfants. Il y a évidemment le stress d'une nouvelle année, d'un nouvel enseignant, d'une nouvelle classe... n'y aurait-il pas aussi tout le stress lié à la pression que nous leurs mettons, qu'ils se mettent à eux-mêmes déjà dans le moule de notre société et de ses fonctionnements normatifs. Ils perçoivent instinctivement l'exigence de réussite et de performance, conceptions d'adulte bien loin de leur univers d'enfant.
Et là, je m'appuie sur la pensée du scientifique Albert Jacquard dans son essai "Mon utopie" :
""Réussir" est devenu l'obsession générale dans notre société, et cette réussite est mesurée par notre capacité à l'emporter dans des compétitions permanentes. Il est pourtant clair que la principale performance de chacun est sa capacité à participer à l'intelligence collective, à mettre en sourdine son "je" et à s'insérer dans le "nous", celui-ci étant plus riche que la somme des "je" dans laquelle l'attitude compétitive enferme chacun ; le drame de l'école est d'être contaminée par une attitude de lutte permanente, qui est à l'opposé de sa finalité."
J'ai eu connaissance au début de l'été d'une école qui va ouvrir à proximité de chez moi. Il s'agit d'une école démocratique. Les grands principes de cette éducation démocratique sont basées sur deux valeurs : la démocratie et la liberté. D'une part, les enfants sont invité à s'exprimer sur le fonctionnement de l'école au cours de réunions régulières. La voix d’un enfant compte et est entendue au même titre que celle d’un adulte. D'autre part, les enfants sont libres de jouer, discuter, rigoler, réfléchir, découvrir, s’organiser… Aucun programme scolaire n’est préétabli et les enfants décident eux-mêmes du déroulement de leurs journées. L’équipe d’adultes qui encadrent les enfants sont plus des facilitateurs que des enseignants
Au sein de ces écoles démocratiques, on croit en l’apprentissage naturel. Il s’agit ici d’apprendre moins mais d’apprendre mieux. La curiosité naturelle des enfants est ainsi au centre de la démarche éducative. En cela, les écoles démocratiques se rapprochent de la pensée du philosophe John Locke, qui, au XIIème siècle, en précurseur des Lumières, prônait une éducation non contraignante. “Aucune des choses qu’un enfant doit apprendre ne devrait jamais lui sembler un fardeau ou lui être imposé comme une tâche. Toute étude ainsi proposée, devient dès lors pénible ; l’esprit en éprouve une aversion, fût-elle auparavant objet de plaisir ou d’indifférence.”
J'ai finalement, sur ce sujet, bien plus d'interrogations que de certitudes. Je vais suivre avec intérêt l'évolution de cette école. Peut-être reviendra-t-elle dans un prochain billet d'humeur. Ce dont je suis certaine, cependant, c'est que pour vivre pleinement, il faut tout autant savoir, que penser, que rêver. Or, dans notre système scolaire actuel, il s'agit avant tout de savoir, penser est possible... mais rêver n'existe pas.
Le craftwashing : quand les grosses entreprises volent les codes des petits artisans pour mieux les tuer - parce qu'on ne le voit pas forcément, parce qu'on se laisse facilement emporter par les mises en scène, il est toujours bon de mettre sous les projecteurs ce genre de procédés.
A Clermont-Ferrand, les habitants vont bénéficier d’un permis de végétaliser - parce qu'il faut multiplier les initiatives de ce genre pour changer nos paysages urbains et s'approprier un peu de la poésie des "hachiue", les petits jardins de trottoir japonais qui nous reconnecte au temps et aux saisons.
Comment surmonter sa peur du voyage en solo ? - parce que j'ai adoré les voyages en solo dans le contexte professionnel, la version tourisme me tente aussi beaucoup. Mais, pour ce qui me concerne, il n'est pas question de peur... juste de la bonne occasion à trouver.
Dix verbes anciens à ressusciter absolument - parce que ce matin j'ai pandiculé et je me suis adonisée.
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