15 Octobre 2019
"Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, Essayez la routine… Elle est mortelle !". Lorsqu'il était en CM2, mon fils a raté la classe de neige. Dix jours avant le départ. Un mauvais pas dans les escaliers, un passage aux urgences, une entorse de la cheville se sont terminés par un plâtre. Il a du renoncer à faire ce voyage qui était à la fois une énorme envie et une appréhension terrible. Autant vous dire que la déception fut immense, baignée de larmes et zébrée de dépit.
Pour occuper les journées qu'il allait passé dans la classe de CP (chez les "minus"...la cerise amer du gâteau rance !!!), je lui proposais d'écrire une histoire et de faire des dessins pour l'illustrer. L'idée était aussi que le sentiment d'exclusion qu'il ressentait soit adouci par la réalisation de quelque chose de concret qu'il pourrait ensuite montrer à ses copains et qui pourrait être valorisé en classe par le maître.
C'est ainsi que naquit Flagtaf un petit escargot qui n'avait pu partir en classe de neige avec ses copains parce que sa coquille était fendue. Le récit racontait le parcours qu'il fit quelques années après le rendez-vous manqué, à travers la France, pour aller de Lille où il habitait jusqu'à Piau Engaly qu'il n'avait donc jamais vu. Reims, Paris, Poitiers, Bordeaux... le périple était à la fois touristique et gastronomique. Parti seul, il fit des rencontres à chaque étape : une hirondelle ici, des lapins crétins ailleurs... Certains de ces nouveaux amis décidant de partir à l'aventure avec lui, il finit par arriver avec sa petite bande à Piau Engaly où ils rencontrèrent un vieux chien d'origine anglaise qui leur proposa de partir avec lui pour un retour aux sources dans son pays natal.
Le deuxième tome des aventures de Flagtaf ne vit jamais le jour. Mais rien que ce premier récit et toute l'énergie et la ferveur qu'il mit à imaginer, écrire et illustrer cette histoire eut un effet bénéfique sur son état d'esprit.
A la lecture de son histoire, me revint en mémoire le roman d'Arto Paasilinna, Petit suicide entre amis. Pour ceux qui ne l'ont pas lu, en quelques mots, c'est l'histoire d'un homme qui, décidant de suicider, passe une petite annonce pour trouver des personnes qui seraient partantes pour le faire avec lui. je ne vous en dis pas plus. Cependant, ne vous arrêter pas au titre furieusement trompeur. Ce roman est une véritable ode à la vie et au partage, bourré de bon sens et de dérision. Pour ceux qui connaissent déjà ce roman, j'imagine que vous voyez le parallèle.
Le voyage, les rencontres, les découvertes, les moments partagés, petits bonheurs ou grosses difficultés... font que l'on se sent vivant, à la fois petit rien dans l'immensité du monde et partie du tout dans une généreuse communauté d'humanité.
Les habitués ont sans doute remarqué que ce billet d'humeur du lundi n'a été publié qu'un mardi (je vous avais prévenu qu'il y aurait des perturbations !!!).... et pour cause, cet article commencé dans hall de gare, poursuivi dans un train et terminé dans une chambre d'hôtel, n'a pas pu être fini dans les délais habituels. Vous l'avez compris, je voyage cette semaine. Mais je vous rassure, les raisons et le déroulement de mon périple ne ressemblent en rien à ceux des deux histoires précédentes. Je dirai, même mieux, je voyage seule et j'ai retrouvé le plaisir de ces évasions solitaires, pas aussi grandioses que celles de Sylvain Tesson, mais malgré tout très stimulantes et enrichissantes pour moi.
Pages arrachées à Sylvain Tesson - Parce que c'est quelques morceaux choisis des écrits de Sylvain Tesson sont une véritable bouffée d'oxygène.
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