30 Mars 2020
"Vouloir être dans le vent, c'est une ambition de feuille morte." J'ai le sentiment de m'engager les yeux bandés dans une jungle parsemée de mine avec le sujet que je m'apprête à traiter... je vais donc m'efforcer d'avancer à pas de velours pour tenter de trouver un chemin. Je vais sans doute poser plus de questions que je ne donnerai de réponses. Au regard des multiples ramifications que je perçois au sujet avant d'entamer l'écriture de ce billet, il est aussi probable que je me perde en cours de route. Je compte sur votre bienveillante indulgence pour oublier les explosions, mes faux-pas et mes détours.
Je ne regarde pas les informations télévisées, je n'écoute pas plus la radio, ni ne lis les journaux. Et cela depuis plusieurs années déjà. Je me tiens informée l'actualité exclusivement par le biais des médias on-line, facebook faisant le plus souvent apparaître les dernières informations dans mon fil d'info. Et j'ai bien dis informations et non ragots, scoop ou actualité jetable. Bien évidemment, je ne suis pas à l'abri de me faire berner à un moment ou à un autre mais je suis vigilante à la qualité et à l'intégrité des médias que je lis.
A l'heure actuelle, la grande majorité des articles publiés traitent du coronavirus et de ses conséquences, parmi lesquels la situation de confinement, ce qui me semble parfaitement normal. On y lit tout et son contraire, à tel point que l'on ne sait plus vraiment quoi penser. Mais ce n'est pas mon propos d'aujourd'hui. Ce qui me stupéfait et que je me propose d'observer, c'est la façon dont le confinement est traité. C'est une information qui n'a, en soi, pas réellement matière à être développée sauf à en expliquer les modalités précises et présenter ses conséquences directes que ce soit du point de vue économique et social ou du point de vue des individus.
Pourtant, une multitude d'articles qui, bien que n'ayant a priori rien à voir avec le confinement, aborde le sujet sous l'angle du confinement : bien manger en période de confinement, gym du matin spécial confinement, les araignées en période de confinement (voir un peu plus loin...), comment occuper les enfants en période de confinement... comme si tous ces sujets n'existaient pas hors du champ du confinement.
Et je ne jette la pierre à personne. Moi même, en rédigeant mon sujet sur les patios, j'ai été tenté d'en faire mention. Rappelons que le confinement concerne quoi... 50% de la population. Que fait-ont de toutes les personnes qui ne sont pas dans le confinement ? Que restera-t-il de ces écrits lorsque le confinement sera terminé ? Même si c'est un évènement majeur et inédit, tout ne tourne pas autour du confinement. Certes, le Coronavirus et ses conséquences sanitaires sont une tragédie qui va incontestablement marqué un tournant dans l'histoire contemporaine. Mais devons-nous mesurer tout notre quotidien à l'aune de cet évènement ?
Entendons-nous bien, je ne minimise pas le drame que représente cette pandémie tant au niveau collectif qu'individuellement pour certaines personnes. Mais je me demande si nous ne sommes pas dans une forme de démesure. Ou peut-être dans un égocentrisme collectif exacerbé. Y a-t-il une forme d'injonction de la société à s'y référer ? Comme si ne pas en parler, à propos de jardinage, de vie de couple ou de cuisine, signifiait y être indifférent, et par conséquent être insensible, égoïste.
Au risque de faire exploser une mine, je poursuis dans ce sens. A l'heure des réseaux sociaux et de la téléréalité, il semble que nos émotions, notre empathie et notre bienveillance doivent être affichées, bruyamment et ostensiblement exhibées, sous peine de ne pas exister. Je réalise des masques en tissu que j'offre aux équipes exposées, je prends une photo de mes créations et je publie sur facebook. La société Trucmuche offre des gâteaux au personnel soignant, on publie sur Facebook (petit coup de pub au passage et concours de "c'est moi qui ait la plus grosse " avec le concurrent !!!). Je mets un masque et des gants pour aller faire des courses et ravitailler mes parents âgés, je prend un selfie et je publie sur Facebook. N'avons-nous donc plus aucune pudeur !?!! Et quand je n'ai aucune photo à publier, je peux aussi balancer une publication à la cantonade : "Comment allez-vous ?"... génial pour avoir une pile de commentaire et créer du buzz sur mon compte !!! N'a-t-on pas la possibilité de s'inquiéter pour es autres de façon privée ? Ne peut-on plus faire du bien autour de soi sans faire en sorte que tout le monde le sache ? Ne sait-on plus être altruiste ?
Sentez-vous la colère qui monte dans le ton de mes mots ? Pourquoi cette colère... peut-être que je me sens coupable de continuer à poster sur le blog comme si de rien était et que je refuse de subir cette culpabilité qui n'est pas justifiée. Et peut-être aussi que je me trompe. Peut-être que le regard que je porte sur la situation est tronquée, restreinte au seul champ de ma sphère personnelle.
Astronaute, nageur, musicien : à chacun son rapport au temps - Parce que, tout en apportant des éléments pour aborder différemment notre rapport au temps, cet article apporte un peu de poésie dans cette histoire de confinement.
En confinement aussi, les araignées sont nos amies ! - Parce que je suis en phase de pacification avec les araignées depuis quelques années et que ces quelques infos me permettent de poursuivre cette réconciliation.
Une cabane dans mon salon ou pourquoi les enfants confinés construisent-ils des cachettes ? - Parce que, nichée dans un arbre ou collée contre le canapé du salon, la cabane est un incontournable de l'enfance et cet article nous éclaire un peu plus sur sa fonction et son intérêt.
Adopter la « slow » attitude : 10 conseils pour ralentir - Parce qu'au moment où une prise de conscience est peut-être en train de se jouer, quelques outils sont bien utiles pour amorcer le changement et que cet article a été rédigé en 2018.
ET AUSSI...
Ce jeudi, c'est le nouveau rendez-vous du DECOllectif avec un sujet qui va encore faire parler dans les chaumières...
Seront également présentes Julie sur Cocon déco, Laure sur A tous les étages, Véronique sur Bérénice Big, Caroline sur L'atelier des tilleuls et Clémence sur Turbulences déco.
En attendant, n'hésitez pas à liker la page Facebook DECOllectif.