20 Mai 2019
"Adopte le rythme de la nature, son secret est la patience."
Cette belle pensée est apparue dans le fil des publications instagram à un moment où je cherchais comment parler des "hachiue", de petits jardins de trottoir japonais. Tel qu'il était présenté dans l'article que j'avais lu, ce concept était une vraie tradition dans le Japon urbain, héritée de l'époque Edo et de l'extension des habitations dans les villes au détriment des jardins, transformés en arrière-cours, voire en trottoirs.
Questionnant mon amie japonaise sur le sujet, je me suis vu répondre que les hachiue n'étaient ni plus, ni moins que des pots de fleurs, en terre cuite, en plastique... juste de vulgaires pots de fleurs. Tout d'un coup, ce que mon esprit d'occidentale voyait comme un truc traditionnel, plein de poésie et de sagesse orientale s'est mis à ressembler à mes pots de fleurs alignés contre le mur dans mon jardin. Pas de quoi en faire un article pour le blog !!!
Heureusement, elle a poursuivi en précisant que le rapport aux végétaux et au rythme des saisons est, cependant, très important dans la culture japonaise. On connait bien "Hanami" (littéralement "regarder les feurs"), la fête des cerisiers en fleur, moment particulièrement important au cours de l'année, qui est célébré le plus souvent par un pique-nique en famille ou entre amis dans un parc. Ce que l'on sait moins, c'est, par exemple, que, dans les écoles primaires, tous les enfants plantent au printemps des graines d'ipomées, pour les regarder pousser. Plus âgés, ce sont des graines de tournesols qu'ils mettent en terre et expérimentent.
Sensibles au rythme des saisons, les japonais apprécient de pouvoir observer les évolutions de la végétation comme un repère dans le cycle du temps qui passe. Ainsi, les pots de fleurs alignés de façon poétiques sur les trottoirs sont, en réalité, la manifestation concrète de cette attention aux changements de la nature, comme peuvent l'être les balcons et les rebords de fenêtres chargés de plantes... en pots.
Et puis, rien n'étant un hasard, la petite phrase de Ralph Waldo Emerson, qui m'évoquait cette réflexion sur le hachiue, est arrivée pile au bon moment pour m'évoquer ce que j'avais besoin d'entendre à ce moment-là : patience !!!
Mais patience ne signifie pas immobilisme. Ce n'est pas attendre et ne rien faire. C'est prendre le temps de faire les choses comme elles doivent être faites. C'est les laisser se mettre en place dans le tempo qui est nécessaire.
Un schéma dans le guide en BD Friandises Philosophiques d'Art-Mella, l'explique fort bien. Notre humeur est comparée au cycle des saisons. Chaque temps a sa fonction et son utilité :
J'ai repris les phrases exactes du livre. Pourtant, les propositions pour l'automne ou l'hiver ne me conviennent pas car trop négatives à mon sens. J'ai donc décidé dans mon manuel personnel (eh ben, oui, je fais ce que je veux !!) par une autre perception de ces deux saisons. Pour l'automne, il s'agit de se débarrasser de ce qui ne nous convient plus et nous encombre comme l'arbre qui perd ses feuilles. L'hiver est, à mon sens, la saison du repli sur soi pour un recentrage et une reconcentration des énergies comme les animaux qui hibernent.
Bien qu'inconfortables et souvent mal-vécues, ces deux saisons sont utiles et nécessaires pour nous permettre de ralentir, nous poser, faire le point et repartir sur des bases saines. Ce sont ces périodes qui nécessitent de la patience. Il s'agit simplement de trouver les bons outils et les bonnes attitudes pour en tirer profit sans y rester coincé... oui, je sais, pas toujours si simple !!!
Léonard de Vinci, ou l’histoire d’un autodidacte de génie - Parce c'est un personnage exceptionnel et d'une modernité intemporelle... c'est curieux de le dire comme ça mais je trouve que c'est la meilleure formule !!!
A quoi sert une librairie ? - Parce que c'est l'essence même du plaisir que peut procurer une librairie.
“Et je choisis de vivre” - Parce que seule la patience permet d'arriver à cette décision.
Un son à se trémousser quelque soit la saison...